vendredi 25 février 2011

La vie au grand air





Inversions

L'Australien, comme l'Anglais, le Japonais et ma tante Gisèle, conduit à gauche. Pas si difficile que ça en fait, il faut juste faire attention quand on reprend la route. Si les automobilistes en face vous font des appels de phares en vous injuriant, c'est qu'il faut changer de côté. Facile.

Plus déstabilisant : les commandes inversées. Et quand je parle des commandes, les voitures étant automatiques, il s'agit du clignotant (à droite) et de l'essuie-glace (à gauche). Après deux semaines de conduite, je continue de clignoter à tort et à travers quand il pleut et à faire grincer les balais à chaque intersection. C'est énervant, voire humiliant. Notre solide préparation psychologique d'avant le voyage est mise à rude épreuve.

jeudi 17 février 2011

Melbourne, Australie, ses coiffeurs.

Renée a été très excitée quand je lui ai fait part de mon projet de "tour du monde des coiffeurs" : neuf pays, neuf merlans. "Je connais le coiffeur le plus cooool de Melbourne, it's called Dr Follicles, it's crazy ! Il t'offre même une bière ! Do you want to try ?" Un peu mon cheveu.

En route donc Gertrude Street, dans un quartier bobo de Melboubourne, avec plein de jeunes cools et/mais/donc tatoués. Mon roman du moment (L'aile d'airain) en poche parce que Renée m'a averti : l'attente peut être longue. Elle et Céline m'attendront en faisant du shopping et en buvant des cafés. La bonne excuse.

Quatre anciens sièges de coiffeurs alignés avec quatre jeunes australiens cools (désolé du pléonasme) qui s'affairent nonchalemment (désolé de l'oxymore) autour de quatre clients alignés, sortant de temps à autres une main de sous leur cape pour attraper la Coopers coincée entre leurs cuisses. Du rocks sixties et une déco de bric et de broc, quelques enfants (ont-ils droit eux aussi à leur bière ? Mystère...), une tête de caribou et finalement, la coupe torchée en quinze minutes. Il faudra quand même que je perfectionne mon anglais capillaire pour la prochaine fois.

Quant à la bière, je n'y ai pas coupé. Pouf pouf pouf !



vendredi 11 février 2011

Melbourne, Australie.

Difficile de commencer à remplir un blog. Le vertige de la page blanche fonctionne aussi sur un écran d'ordinateur. D'autant plus difficile que, pour l'instant, il n'y a rien à raconter.

Arrivée il y a trois jours, hébergement chez les Champion De Crespigny (s'il vous plait), dans une partie cossue et coquette de Melbourne qui ressemble à un quartier londonien avec ses cottages en briques, ses parcs, ses jardinet. Mais avec des avenues plus larges, à l'américaine.

Julian Champion De Crespigny, qui nous héberge, a des origines canadiennes et serait un descendant de William le Conquérant. Serait. Je suis pas sûr d'avoir parfaitement compris : Julian parle vite et surtout parle anglais, ce qui ne devrait pas me poser trop de problèmes, mais je suis encore un peu rouillé. Ce que j'ai compris, c'est qu'il aimait suffisamment la bière pour lui avoir consacré un frigo entier, et les chapeaux, dont il change plusieurs fois par heure. Peut-être un chapeau par bière, vous voyez.

Julian est marié à Renée, une espèce de liane qui pourrait figurer dans un Tarantino sans avoir à fatiguer beaucoup la costumière. Hyperactive, elle n'en demeure pas moins femme au foyer et n'a pas su répondre quand on lui a demandé ce qu'elle faisait de ses journées : "some stuff and... you know... not so much, really". Elle a donc tout son temps pour nous choyer et nous trimballe des fois dans sa "crazy car", qui pourrait figurer dans un film de Tarantino sans avoir à fatiguer beaucoup l'accessoiriste voitures. Une Barracuda jaune traversée de deux bandes noires qui fait le bruit de quatre Harley Davidson mal réglées. Elle avoue avoir dû l'emmener au garage pour faire baisser le niveau sonore qui était vraiment "too loud".

Pour l'heure, l'essentiel de nos journées consiste à essayer de se remettre la tête à l'endroit et les horloges biologiques à l'heure, ce qui prend du temps. L'humeur des enfants est en montagnes russes ou plutôt en dents de requin comme on devrait dire, ici. Mais j'ai bon espoir, la nuit dernière ayant été la plus "normale" depuis notre arrivée, on devrait bientôt retomber sur nos pieds et pouvoir enfin découvrir l'Australie.