mercredi 23 mars 2011

Nous étions seulement à Bali depuis trois jours que déjà nous nous y sentions bien. L'impression d'être à la maison. Ce n'est pas faute de n'y rien connaître, la préparation de cette étape m'ayant échappé. On peut pas tout faire.

Mais ça n'est pas plus mal : pas de bonnes adresses, de coups de coeur, de trésors cachés ou d'immanquables recommandés par les guides. Quelques coups d'oeil aux forums de voyageurs sur le Net, deux ou trois conseils d'amis et une compagne prof d'histoire. Pas plus.

Et puis une rencontre à la guesthouse où nous logeons à Ubud. Alain, 30 ans, Grenoblois, coincé à Bali faute d'argent. En attendant une providentielle rentrée de fonds le 1er avril, il vit là depuis un mois et doit tenir un mois encore avec 1 euro par jour pour manger et 5 euros pour le reste. Ce qui est possible ici. Du coup, il a appris un peu de balinais, connaît tous les trucs pour avoir des fruits au meilleur prix, fréquente le warung le moins cher de la ville et tutoie tout le quartier (si tant est qu'on puisse tutoyer en indonésien).

Alain est une mine d'information sur Bali. Pas ce genre de mine pingre qui ne livre ses trésors qu'aux plus acharnés, non. Avec lui le savoir est livré au grand jour, déborde, envahit. Peut-être que sa réclusion forcée ici lui pèse et qu'une famille de français fraîchement arrivée suffit à faire sauter ses verrous. En tout cas, dès qu'il débarque dans notre guest-house, partageant une noix de coco qu'il ouvre lui-même ou offrant des beignets à la banane encore touts chauds, achetés devant la cérémonie funéraire non loin de là, dès qu'il débarque donc, il n'y a plus qu'à l'écouter.

Le soir, il rentrera dans sa chambre, de l'autre côté de la rue, son bâton à la main pour se protéger des chiens qui règnent en maîtres ici dès le soir tombé.



Alain ne fait pas grand chose, faute d'argent. Il a de toute façon des tonnes de photos à classer et ça pourrait bien lui prendre un mois s'il s'y mettait vraiment un jour. L'internet café de notre guest-house à Ubud étant l'un des moins chers du coin, il y passe une bonne partie de ses journées. Facebook, Skype ou simplement la causette. Quand il a appris que nous avions plein de films sur un disque dur, il nous a pressé de les lui copier, pour ses longues soirées de saison des pluies. Le lendemain, il nous racontait le premier épisode de Breaking Bad, que nous n'avions pas encore vu.

PS : sur la photo, on distingue un chien, au loin, dans la lumiere.

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