vendredi 13 mai 2011

L'horreur d'une profonde nuit.

« Les bus de nuit, c’est un bon plan : tu ne perds pas une journée à voyager et en plus, tu économises une nuit d’hôtel. »
Cette remarque, lue sur un forum lors de la préparation du voyage, m’avait parue pleine de bon sens. Surtout quand on connait les transports au Vietnam. Pour aller de Hué (au centre du pays) à Ninh Binh (au sud de Hanoi, 600 km quand même) : 13 heures, soit 46 km /h de moyenne. De plus, pour 8 euros, je voyage en sleeping bus, la Rolls du bus de nuit.
L’autre binôme visitant un site de guerre, je suis seul avec Adélie pour ce trajet. Arrivée prévue à 6 h 30 du matin, mais, après une bonne nuit en Rolls, ça peut se faire.
Sauf que, Rolls ou pas, quand je dors, je n’aime pas que les téléphones sonnent toutes les dix minutes autour de moi, ni qu’on y réponde en hurlant, qu’on m’inflige un concert du Herbert Leonard vietnamien (plus le making-of) à fond la caisse, qu’on secoue mon lit dans tous les sens, qu’on allume et éteigne intempestivement des lumières très fortes (fussent-elles bleues), qu’on me klaxonne à tours de bras toutes les deux minutes, me donnant l’impression que si le sommeil vient, ce sera mon dernier.
Bon, et puis, il y a Rolls et Rolls, hein ! Le lit est sans doute très bien pour un gabarit vietnamien, mais pour quelqu’un de mon imposante stature, c’est plutôt rollmops que Rolls Royce : obligé de m’entortiller pour rentrer dans le bocal. Il ne manque plus que le cure-dent.
Le tout sous une pluie battante, avec des éclairs pendant la moitié du trajet, ce qui n’est pas fait pour me rassurer.
Et puis, il ne faut pas rater l’arrêt. Le bus ayant pour terminus Hanoi, et nous Ninh Binh, je ne pourrais dormir que d'un oeil, si j'arrivais à le fermer de la nuit..
Mais on rouspète, on rouspète au sujet des temps des transports au Vietnam, alors qu’ils peuvent très bien raccourcir de deux heures. Comment ? Je ne sais pas. J’avoue qu’à 4 h 30 du matin, quand je suis descendu du bus sous la pluie avec Adélie et les valises au bras, au bord d’une voie express déserte, je ne me suis pas posé immédiatement la question. Mais je savais que le vendredi 13 mai commençait.

4 commentaires:

  1. La vache, on dirait du Kerouac... J'espère que la suite de la journée a été plus cool, que vous avez pu vous sécher et avaler un bon petit déj ! (bon, et sinon, la question qu'on se pose tous : tes shoes spéciales Going East, sous la pluie, elles le font, ou bien ?!) Bisous

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  2. Ca commence à faire un lourd passif pour les bus vietnamiens!! Notre petit, 8 heures direct entre Kampot et Ho Chi Minh, qui s'est transformé en 14 heures en mini bus avec 4 changements, vient gentiment s'ajouter à la liste. En même temps, c'était de jour et par beau temps. Reposez-vous bien. Bises
    Vincent

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  3. scène de désolation nocturne avec ta petiote au milieu de nulle-part ou presque... trempés et épuisés... avec cette horloge qui ralenti... tout ça c'est pas très normal... t'es sûre qu'il n'y avait pas un "simetière" à proximité... ah gla gla... du Stephen King oui !!

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  4. ça c'est du plongeon dans le bocal !

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