mardi 12 juillet 2011

Mongolie : le(s) choc(s)

Ca n’était pas prévu pour ça, mais l’enchaînement des pays que nous parcourons produit les contrastes des plus surprenants. Kuala Lumpur à la suite de Bali, c’était la fureur contre la douceur. La Chine après le Vietnam, un grand bond en avant, dans le temps et la modernité (pas toujours sous ses meilleurs aspects). 

Et puis la Mongolie. Sommes-nous toujours en Asie ? Oui. La pommette saille haut et l’œil bride, bride, bride. Mais, le nez est long, la hanche large, le sein là. Plus épatant que le nez, l’œil et le cheveu sont parfois clairs. Sommes-nous déjà en Russie ? Non. Mais l’alphabet cyrillise, la vodka se boit cul-sec (tortoï !) et l’architecture est, comme disait Stanley, cubique.

Après la Chine, dont la densité de population est de xxx [penser à chercher sur Wikipédia], la Mongolie, avec ses xxx [se renseigner aussi] habitants au km2 parait un immense désert. Sur le papier. Ou sur Wikipédia. Quand on la traverse, on se rend compte qu’elle est énormément peuplée : moutons, chèvres, chevaux, yack et chameaux. Les cinq viandes que consomment les Mongols.

Voilà pour l’analyse géographique approfondie des différentes données dont je dispose.

Une journée de repos à Ulan Bator, sa place Chinggis Khan, son gratte-ciel en demi-lune, ses HLM entourés de terrains vagues, et nous partons en 4x4 dans la steppe pour dix jours. Un bon 4x4. Un ancien modèle russe sans un morceau de plastique dedans. Bilegt, notre chauffeur, l’aime bien parce que quand ça tombe en panne, c’est facile à réparer. Bilegt, c’ est un très bon mécanicien et à chaque arrêt il met son nez dans le moteur. Un joint foutu ? Hop, il en découpe un dans du cuir de mouton !
Par contre, niveau amortisseurs, il vaut mieux compter sur ceux dont la nature nous a pourvus. Pas de trous dans la route, plutôt une route autour des trous. Quand il y a une route. Assez rapidement après Ulan Bator, l’asphalte est relayée par de la piste. Puis par de la prairie en tôle ondulée. De nouvelles voies sont bien en construction. On en emprunte parfois une portion, lisse comme un billard, jusqu’à ce que Bilegt opère une sortie acrobatique pour foncer dans la steppe, on ne comprend pas toujours pourquoi. Pendant des kilomètres on longe la route flambant neuve en se tapant le cul. Je le soupçonne de préférer zigzaguer entre les trous que de rouler paresseusement sur de l’asphalte bien plate.

Et là, c’est la lessiveuse. Ceux qui ont passé le Cap Horn en solitaire me comprendront. Dans le 4x4, tout ce qui peut tomber finit par terre, humains compris. Inutile d’essayer de caler quoique ce soit, les chocs, les secousses et les vibrations viendront à bout de ces précautions. J’ai eu, au deuxième jour de piste, une douleur abominable aux cervicales. Je pense que deux vertèbres ont dû changer de place pendant quelques secondes.

Et quand il pleut, c’est pas mal aussi. Déjà, les essuie-glaces ont besoin qu’on les aide en les tirant et en les poussant de la main par la portière de devant (bon mécanicien, Bilegt, mais piètre électricien. Comment expliquer sinon ces pannes de phares au milieu de la nuit et ces aphonies du klaxon quand un troupeau d’une des cinq viandes traverse sans prévenir ?). Et puis ça dérape et on sent bien, sans comprendre un traître mot de mongol, que Bilegt ne contrôle pas. Parfois, on reste embourbés dans une pente, et le 4x4  a beau essayer d’avancer, il part en arrière de biais. Là, notre vocabulaire de jurons s’enrichit. Le pire a été l’embourbement de nuit, sous la pluie, au milieu d’un troupeau de yacks. Mais on a toujours fini par arriver à bon port.

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