dimanche 29 mai 2011

Qui veut gagner des millions ?

L'autre jour, je me suis fait arnaquer par un marchand de rue : 11.000 dongs la grande bouteille d'eau alors qu'on peut la trouver à 8.000 quelques mètres plus loin. Non mais quel scandale ! Me faire enfler de 3.000 dongs par le commerçant juste en bas de chez moi, alors que je lui achète tous les jours des Thânh Long et des bouteilles d'eau, je ne trouve pas ça très fair play !

Plus tard, dans le calme de ma chambre d'hôtel, je relativise : 3.000 dongs, c'est dix centimes. Pas de quoi fouetter un chat. Mais tous ces zéro, ça me fait stresser. Pour 3.000, ailleurs, on peut se payer une chambre de Sofitel. Ici, le million ne fait rêver que les plus pauvres et Jean-Pierre Foucault n'aurait aucun succès à la télé. N'empêche, quand je sors de la banque avec en poche le budget de dix jours de Vietnam, une liasse épaisse comme un dictionnaire, je n'en mène pas large. C'est sûr, quelque malfrat va me suivre et me dépouiller.

De même, quand je mets des billets de 500.000 dans mon portefeuille, je les plie en huit et les dissimule dans des recoins que j'ai parfois du mal à atteindre. Les vietnamiens adorent lorgner dans vos affaires et je ne voudrait pas qu'ils voient que je suis millionnaire.

Parano, moi ?

mercredi 18 mai 2011

Tampon pour nous

A deux euros le tampon, ça paraissait cher. Le vendeur les a fait à un euro cinquante. Non mais ! OK, c'est un tampon gravé sur bois, au cutter, à la main, à même la rue, en moins d'une demi-heure et le résultat est nickel. En y repensant, j'ai un peu honte. Mais bon, un euro cinquante, c'est un bon prix. Pas cher.

C'est ce que je pensais...

Adélie demande donc un cheval avec son prénom dessous. Pas le prénom du cheval, non. Après le dîner, à l'hôtel, très pressée d'y jouer, elle prend le premier support qui lui tombe sous la main et poum ! poum ! deux coups sur son passeport.

Après des heures de recherche angoissées sur le Net, tard dans la nuit, nous tombons sur un article confirmant nos craintes : "Un passeport ne doit aucunement être modifié, sinon, il n'est plus valable." Un "forumiste" explique que le sien a été refusé à une frontière à cause d'un minuscule bout de scotch, bien transparent, qu'il avait mis pour rassembler deux pages qui se déchiraient un peu au niveau d'une agrafe.

Gloups ! Les deux coups de tampons, de la taille d'une pièce de cinq francs, à l'encre rouge, en plein milieu d'une page vierge, il est permis de douter qu'un pointilleux douanier chinois (pléonasme) prenne ça à la rigolade. Ou alors on n'a pas le même sens de l'humour : "Vous aimez rigoler ? Alors retournez vous poiler au Vietnam !"

Première conclusion : il faut refaire faire le passeport. Délai : de deux à trois semaines.

Deuxième angoisse : un visa apposé sur un passeport non valide est-il encore valide ? Parce que le visa flambant neuf qui va nous arriver de France, il n'aura pas le visa chinois dessus. Et celui-ci est impossible à obtenir au Vietnam (pour les Français tout du moins).

Nous avons donc cherché sur le Net "peut-on se pointer à une frontière et dire au riant douanier chinois que nous avons un passeport valide sans visa et un passeport non valide avec visa ?" Enormément de réponses à cette question universelle, beaucoup de "forumistes" ayant des avis là-dessus, mais très peu sont des douaniers chinois. De toute façon, comment expliquer ça à notre douanier déconneur ? Qui est Chinois, je le rappelle. Donc non.

Deuxième conclusion : le visa chinois n'étant pas faisable au Vietnam, il faut annuler nos trente jours en Chine. Déjà qu'on a décommandé nos deux semaines au Japon, c'est plus le 15 août qu'on va rentrer, c'est le 1er juillet !

Finalement, j'aurais dû le négocier à un euro, ce tampon.

EPILOGUE
Non, c'est bon. L'Ambassadeur de France nous a dit que ça passerait, mais ça va pas nous empêcher de serrer les fesses aux frontières.

samedi 14 mai 2011

Jeu des cônes

Ce n'est pas qu'une image de carte postale, on croise des chapeaux pointus partout partout partout au Vietnam. On appelle ça le conique de répétition.

vendredi 13 mai 2011

L'horreur d'une profonde nuit.

« Les bus de nuit, c’est un bon plan : tu ne perds pas une journée à voyager et en plus, tu économises une nuit d’hôtel. »
Cette remarque, lue sur un forum lors de la préparation du voyage, m’avait parue pleine de bon sens. Surtout quand on connait les transports au Vietnam. Pour aller de Hué (au centre du pays) à Ninh Binh (au sud de Hanoi, 600 km quand même) : 13 heures, soit 46 km /h de moyenne. De plus, pour 8 euros, je voyage en sleeping bus, la Rolls du bus de nuit.
L’autre binôme visitant un site de guerre, je suis seul avec Adélie pour ce trajet. Arrivée prévue à 6 h 30 du matin, mais, après une bonne nuit en Rolls, ça peut se faire.
Sauf que, Rolls ou pas, quand je dors, je n’aime pas que les téléphones sonnent toutes les dix minutes autour de moi, ni qu’on y réponde en hurlant, qu’on m’inflige un concert du Herbert Leonard vietnamien (plus le making-of) à fond la caisse, qu’on secoue mon lit dans tous les sens, qu’on allume et éteigne intempestivement des lumières très fortes (fussent-elles bleues), qu’on me klaxonne à tours de bras toutes les deux minutes, me donnant l’impression que si le sommeil vient, ce sera mon dernier.
Bon, et puis, il y a Rolls et Rolls, hein ! Le lit est sans doute très bien pour un gabarit vietnamien, mais pour quelqu’un de mon imposante stature, c’est plutôt rollmops que Rolls Royce : obligé de m’entortiller pour rentrer dans le bocal. Il ne manque plus que le cure-dent.
Le tout sous une pluie battante, avec des éclairs pendant la moitié du trajet, ce qui n’est pas fait pour me rassurer.
Et puis, il ne faut pas rater l’arrêt. Le bus ayant pour terminus Hanoi, et nous Ninh Binh, je ne pourrais dormir que d'un oeil, si j'arrivais à le fermer de la nuit..
Mais on rouspète, on rouspète au sujet des temps des transports au Vietnam, alors qu’ils peuvent très bien raccourcir de deux heures. Comment ? Je ne sais pas. J’avoue qu’à 4 h 30 du matin, quand je suis descendu du bus sous la pluie avec Adélie et les valises au bras, au bord d’une voie express déserte, je ne me suis pas posé immédiatement la question. Mais je savais que le vendredi 13 mai commençait.

jeudi 12 mai 2011

7 mai

Nous en sommes à la moitié de notre voyage et il nous semble être partis depuis un an.

jeudi 5 mai 2011

Le (tour du) monde du silence

Pas un mot sur ce blog depuis presque un mois. Le Cambodge passé à l'as et le Vietnam itou.

Trop de choses à faire. Découvrir les pays, bien sûr, visiter les sites, se balader, flâner au hasard des rues, apprendre des rudiments de langage, l'histoire et la culture locale, essayer des plats inconnus. Ce pour quoi le voyage est fait.

Mais tout ça implique des à-côtés chronophages. Il faut trouver des hôtels, réserver des billets, comparer les prix, errer pour choisir un restau accueillant, un café agréable, se mettre d'accord sur un planning qui sera de toute façon modifié. Sans compter le temps passé dans les transports : tuk-tuks, xe-om*, taxis, bus, avions... Quand il ne faut pas poireauter dans une ambassade pour obtenir un visa.

Et puis il y a les enfants : s'en occuper, les occuper, les convaincre, canaliser leur énergie, les recadrer demande, encore plus qu'à la maison, beaucoup de disponibilité. Il faut réussir à caser l'école dans tout ça, compter avec leur fatigue, leur besoin de bouger ou de se reposer.

Enfin, des amis et de la famille nous ont rejoint au cours du voyage. Ce qui nous fait très plaisir et apporte une bouffée d'air salutaire à notre quatuor. Mais n'est guère propice à l'isolement nécessaire à l'écriture d'un blog.

Nous retrouvons notre "solitude" dans quelques jours pour la deuxième partie de notre séjour au Vietnam et nous allons moins bouger, un peu plus nous poser. A partir de là, ce blog va reprendre vie. J'espère.

* xe-om, littéralement "véhicule où l'on enlace". Pas des baisodromes à roulettes, mais des cyclomotoristes qui vous trimballent et que l'on est sensé tenir à plein bras.